Camping Sunêlia L'Orangerie de Lanniron

En retrait des rives de l'Odet, à Quimper, un peu cachée dans un écrin de verdure, la fontaine de Keribin n'est pas une fontaine sacrée mais un mémorial.
Tout en granite, elle se dresse, surmontée d’une croix. En dessous, une ancre et une étoile sont gravées. En regardant de plus près, on lit sur le fronton « Sainte-Anne protégez-nous ».
Nous sommes en 1896, une bande d’amis embarquent pour une partie de chasse aux canards sur la rivière. Que s’est-il passé pour que la barque chavire ? L’histoire n’a pas gardé ces détails.
Le bateau s’est retourné et les jeunes gens ont regagné la rive tant bien que mal. Très vite, ils comprennent qu’un de leur camarade manque à l’appel. Les heures passant, l’espoir de revoir René Keribin s’amenuise.
Il faut se résoudre au pire : il s’est noyé dans la rivière. Il avait 20 ans. La journée se termine sans que le corps ne soit retrouvé. Son père désespéré fait le vœu d’élever une fontaine si la rivière lui rend son fils défunt.

Sous son placître ombragé à l’herbe douce, la chapelle de Saint-Cadou est entourée de son oratoire et de sa fontaine. On connaît saint Cadou comme patron des lutteurs : le jour de pardon était l’occasion d’une acharnée et très courue compétition de gouren. On ignore en revanche ses talents dans le domaine de l’arboriculture : la légende raconte que le saint homme demanda par une froide journée d’hiver à de riches paysans l’autorisation d’ériger un petit ermitage pour se consacrer au service de Dieu. Voulant se débarrasser de l’inopportun le paysan lui répondit qu’il accéderait à sa demande si sa récolte de pommes et de poires serait abondante. Le temps d’une prière, en quelques minutes, le verger se couvrit de pétales puis les fruits se mirent à grossir à vue d’œil jusqu’à faire ployer les branches des fruitiers qui n’en n’avaient jamais eu autant. Devant le miracle, le paysan autorisa le saint homme à s’installer sur ses terres.

Avant de redescendre vers Pors Meillou, la fin de la balade rejoint la chapelle de Vray-Secours. Elle est
à l’image de son environnement, simple et discrète, entourée de hêtres et chênes tordus, posée dans
un champ délimité par un talus. Elle date de 1729 et a été édifiée sur les ruines d’un ancien édifice, raison
pour laquelle elle a longtemps été appelée chapelle neuve par les paroissiens. Sa fontaine se trouve dans
une prairie de l’autre côté de la route ; ses eaux étaient censées être bénéfiques pour les enfants qui tardaient à marcher.